Ce qu’il y a de merveilleux c’est que je crois toujours avoir épuisé toutes mes anecdotes, et de manière aussi imprévue qu’inattendue, pouf en voilà une ou l’autre qui revient. Oubliée par notre cerveau, dans un de ses labyrinthes qui font que celui dans lequel Ariane faillit se perdre doit ressembler à un village avec une rue et trois maisons de chaque côté. A quand le GPS pour le cerveau? Allez on tape bas nylon et voici toutes les cellules qui contiennent cette définition qui défilent en images aussi colorées que charmantes. Ah tiens, voilà Cassiopée avec sa petite gaine blanche très coquine et son sourire assorti. Et puis Miss Legs, la couture toujours bien droite, qui s’approche de moi avec un « on se connaît? ». Miss Nylon le verre de champagne à la main qui vient trinquer avec moi, la jambe fleurie de nylon. Sand qui cherche une cravate avec Marilyn Monroe, sous le regard amusé d’un Boss qui a le détecteur de nylon belle façon qui clignote. Tout ça c’est la mémoire et ses mystères…
Mais venons-en aux souvenirs plus lointains, ceux qui sont enfouis dans les caves.
Une petite promenade avec les parents dans une charmante petite ville qui a conservé son caractère médiéval. Pour y aller, c’est le bateau sur un lac paisible bercé par un soleil qui a le sourire jusqu’au oreilles. L’aller ça va, rien à signaler. Le retour fut plus épique. D’où sortent tous ces gens? Le bateau se remplit à vue d’oeil, un vrai radeau de la Méduse. On s’entasse comme on peut. Je cède bien sûr ma place à plus fatigué que moi, je dois avoir à ce moment là une douzaine d’années. Je vais m’installer sur une sorte de toit, pas très loin d’une cheminée, car c’est encore un bateau à vapeur. Une fille plus âgée que moi vient s’installer non loin. Il est vrai que l’endroit manque un peu de confort, mais cela va bien arranger mes affaires. La fille porte un robe ample et légère. Elle porte des bas, ça c’est sûr. Pour ne pas les poser sur la tôle, tout en s’appuyant le dos contre une paroi, elle lève un peu les genoux, ce qui me permet de contempler assez aisément la lisière de ses bas, cachés par la jupe. Le bateau est parti et nous naviguons au gré de la brise. Ah la brise, j’y ferais bien la bise! Soufflant légèrement, elle soulève par intermittence la robe de la fille, me dévoilant une jarretelle en deuil, du plus beau noir. A aucun instant, elle ne fit un geste pour discipliner cette robe volage. Elle ne pouvait ignorer mes regards inquisiteurs, tant ils étaient insistants. Elle fit sans doute semblant de les ignorer en se disant que l’admiration muette est le plus bel hommage qu’on puisse rendre à ses jambes. Le spectacle dura une bonne heure, sans un échange de mots, je n’avais en fin de compte aucune envie de la regarder dans les yeux en lui parlant, vous me comprenez n’est-ce pas?
Le seconde histoire, je la dois à une mauvaise vue. Non, non, pas la mienne, je porte des lunettes depuis seulement quelques années, pour lire uniquement. En général, je les porte sur le bout du nez, ça donne un air et quand j’en ai besoin, je sais où elles sont. Croyez-moi, je n’ai pas mon pareil pour détecter une bosse de jarretelle à dix mètres, ceci en regardant par dessus la monture. Si d’aventure vous portez des bas avec bosses de jarretelles visibles et que vous voyez quelqu’un qui regarde comme ça, c’est peut-être moi. Et si quelques jours après, vous voyez une description qui pourrait vous ressembler dans mon blog, alors c’était sûrement moi. Mais quel bavard je fais, ah il les allonge ses histoires le Boss! Il a vu une jarretelle pendant une seconde et il nous en pond trois pages! Ben oui, et pour changer un peu je vais vous donner une affirmation en musique, une chanson au titre évocateur, pause rock and roll!