
A cette époque, je sortais avec une certaine femme que nous appellerons Alice. Bien qu’elle n’aie jamais explorée l’univers de Lewis Carroll, elle n’avait pas besoin de tomber dans le conte pour être une fée, spécialement en cuisine, une reine dans l’art d’apprêter le mets. Elle avait aussi un petit côté qui me plaisait bien, elle portait des bas assez fréquemment, j’en étais le premier bénéficiaire. Mais peut-être pas le seul, comme nous le verrons plus loin. Elle avait toute un collection de sous-vêtements plutôt sexy, autant du côté de la petite culotte que du porte-jarretelles. Elle était assez conservatrice, elle avait même gardé son tout premier, qu’elle conservait comme une sorte de relique. Elle vivait assez modestement, élevant trois fils d’un mariage qui avait tourné en vinaigrette, pour parler cuisine et rester poli. Ce qu’elle ne possédait, et que je n’avais jusque-là jamais expérimenté en parfait gastronome, une guêpière. Il faut bien souligner que le revival des bas en était encore à ses débuts. Comme vous me connaissez, je lui offris de lui en acheter une avec mon air le plus désintéressé, une langue pendante que j’avais bien de la peine à garder dans la bouche, pour éviter de la mordre.

Ainsi fut fait, nous partîmes deux, mais nous ne revinrent pas mille, juste trois, elle, moi, une guêpière blanche. La chose en question était plutôt du genre traditionnel, acheté dans une magasin de lingerie plutôt axé sur les dames qui avaient gardé le plaisir de porter des bas, c’est à dire d’un certain âge. Il existait déjà dans certaines boutiques, le même article, mais surtout destiné à être occasionnel. Genre avec des élastiques comme des ficelles et des jarretelles qui refusaient de se fermer, si le bas faisait plus d’un demi millimètre d’épaisseur, quand elle elle ne pétait pas en la fermant. Donc, avec notre achat aucun risque, c’était du solide et sécurité en apparence, même en sautant sur un trampoline. Le jour de l’inauguration, oui disons ça comme cela, elle avait mis sa plus belle paire de bas noirs et sa fameuse guêpière. Juste pour aller à une soirée scolaire qui concernait le second de ses fistons. Nous étions en avance, tout en attendant le début du spectacle, elle s’assit dans un coin très décontractée. Mon oeil exercé, remarquait lors de certains croisements de jambes, on pouvait deviner qu’elle portait des bas, ça ne faisait ni chaud, ni froid, si quand même plutôt chaud, mais j’avais quand même assisté aux préparatifs et je connaissais les dessous de l’affaire. J’ai remarqué, une jeune homme, 15, 16 ans qui passait et repassait devant ma copine, avec une certaine insistance, l’air de rien. La soirée a finalement débuté et nous nous sommes extasiés, en se forçant un peu, devant le spectacle sur la scène. Les recettes habituelles, chants, numéros de gymnastique et petit théâtre non sponsorisé par Philippe Bouvard. Juste avant l’entracte, Alice se pencha vers moi et me souffla à l’oreille qu’une de ses jarretelles s’était décrochée. Pour bien comprendre, il faut savoir que les celles-ci étaient amovibles, ce n’est pas le bas qui s’était décroché, mais l’élastique depuis l’ouverture où on les fixait. Le tout ne tenait maintenant plus qu’à un élastique. Pour le moment pas de problèmes, on était assis. Mais il fallait bien trouver un endroit discret pour remettre les choses en ordre, les toilettes semblaient tout indiquées. L’entracte arrivé, nous optâmes pour une stratégie de circonstance. Elle tint son pendouillant accessoire d’une manière discrète, moi cachant un peu le geste en marchant en léger retrait du côté ou l’accident s’était produit et nous filâmes en direction des commodités. Malheureusement, il fallait monter à l’étage par une escalier, ce qui allongeait le parcours.

Vous vous rappelez du jeune homme de tout à l’heure? Eh bien, le voici qui fait son come-back, il se place juste dernière nous et gravit les marches en même temps. Vous savez Alice n’était pas spécialement une adepte des jupes très longues, avec deux ou trois marches en retrait on pouvait avoir, non pas la vue sur le lac, mais sur la lisière de ses bas et même plus avec un coup de pot. Le petit malin ne s’en est pas privé, il ne regardait pas tellement où il posait les pieds, mais plutôt sous le jupes.
L’incident clos, j’ai raconté à Alice la petite histoire en désignant le mateur. Contrairement à moi, elle le connaissait de vue et alors qu’il la regardait, semblant de rien, elle faisait mine de tirer sur ses bas à travers la jupe pour les tirer en haut. Je n’ai pas osé aller lui proposer de lui prendre la température, de peur de faire exploser le thermomètre, mais on devait bien être à 42. Une petite coquine cette Alice, mine de rien. Le jeune homme doit avoir quelques années de plus, une bonne vingtaine et peut-être qu’il a maintenant aussi un blog. Allez savoir!
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janvier 19, 2014 à 7:59
Sacrée jarretelles vagabondes.
Elles m’ont surtout donné l’occasion de voir et d’assister à quelques réajustements délicieux.
Encore une belle histoire.
Merci Boss.