
Suite à une une situation familiale un peu particulière, j’ai une nièce âgée de presque une dizaine d’années de plus que moi. Durant l’été 1966, nous sommes allés ma mère et moi en vacances vers le nord de l’Italie, dans la ville où habitait une partie de cette fameuse parenté. Un lac romantique, un ciel presque toujours bleu, des maisons perchées sur le flanc des montagnes et les odeurs de l’Italie. Le rêve! Un jour nous avons fait une petite visite chez cette nièce. Elle venait fraîchement de se marier, très jeune encore, avec un séduisant latino, une dizaine d’années plus âgé qu’elle, qui avait pour particularité d’exercer le métier de banquier, profession ma foi très recherchée par la gent féminine. Elle même n’avait d’ailleurs rien d’un laideron. Blonde aux yeux gris-bleus, elle devait emballer les cœurs, qui même s’ils n’étaient croisés par Playtex, ne restaient certainement pas de marbre devant elle. Je suppose que son cher mari devait être un fin gastronome en matière de troussage de culottes. Il n’en était pas moins très sympathique, chaleureux, emporté, comme le sont les gens du sud. Accompagnant chaque parole de gestes expressifs avec les mains et les bras, je l’imagine bien tenant le téléphone d’une main et testant la température de Madame de l’autre. Du haut de mes joues encore imberbes, je n’avais de loin pas grande expérience de la vie, sinon celle d’un intérêt très marqué pour les jambes féminines surtout celles gainées de bas. A cette époque, l’affreux collant commençait à pointer dans la mode, mais il n’avait pas encore, et de loin, gagné le droit de cité. Pour planter le décor, disons qu’il faisait ce jour là, un chaleur digne de celle des jours d’été, ce qui était le cas, sous le ciel de la belle Italie, que les oiseux chantaient et que tout le monde était de bonne humeur. Voilà!
Un joyeux carillon retentit à la porte de la belle qui vint ouvrir le sourire aux lèvres, les paroles de bienvenue sortant de sa bouche, comme autant d’invitations à entrer. Après les embrassades de circonstance nous étions dans les lieux, ma mère aux anges et moi regardant d’un œil scrutateur cette nièce qui roulait du popotin en nous introduisant dans le salon. Lorsque mes yeux s’attardèrent sur ses jambes, ce qui je pris d’abord pour un bronzage de saison, s’avéra être de nylon qui couvrait ses jambes. Malgré la température, il semblait qu’elle avait peur de prendre un coup de froid, ou n’était-ce qu’un appât destiné à son chaud lapin de mari? Le deuxième solution me paraît la plus osée, mais certainement plus proche de la vérité. Une fois assis, la conversation s’engagea entre ces dames, tout y passa, le dernier produit de lessive aux enzymes radioactifs, la purée Moussdor ou les rumeurs de divorce à la principauté de Monaco. Tranquille dans mon coin, j’écoutais tout en ayant un œil inquisiteur du côté des jambes de madame. Rien! Pas moyen d’en savoir plus sur la composition du menu des jambes de la nièce. Sagement assise, les jambes bien serrées, il n’y avait de mouvement que sur son visage ou sa tête en signe d’approbation ou de négation. Au bout d’un moment je pris l’initiative d’aller prendre l’air sur le balcon afin d’un peu observer les alentours. Une belle surprise m’y attendait. Dans un coin, il y avait un séchoir à linge assez grand. Et là ooouuuahhh!!! une des plus belles collections de lingerie privée qu’il m’aie été donné d’admirer. Des slips noirs, blancs, roses, violets, bicolores, tricolores, multicolores, tous plus sexy les uns que les autres. Des bas, deux ou trois porte-jarretelles, des soutien-gorges assortis ou non aux slips. Il y en avait assez pour ouvrir un magasin de lingerie. Alignés en rangs serrés, comme pour défendre une virginité très improbable de leur propriétaire, j’aurais voulu les prendre un à un, les admirer, les mirer, les tâter d’une main qui manquait certes d’expérience, mais qui aurait fait de gros progrès en peu de temps. Bien sûr je n’ai pas osé, mais je suis resté un sacré moment sur ce balcon. Finalement quand je suis rentré, j’ai prétexté l’admiration de la vue que l’on avait depuis ce balcon, sans préciser sur ce balcon, en guise d’excuse. Dupe ou pas, elle n’a pas bronché.
Bien des années après, je me dis que les soirées ne devaient pas être tristes dans cette chaumière et que ma nièce devait être un sacrée allumeuse. Peut-être a-t-elle conservé ses habitudes? Je n’en sais rien. Il faudrait quand même que je me décide à lui rendre une petite visite un de ces jours.
Allo? C’est ton jeune oncle, tu vas bien? Dis donc à propos…
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